06.04.2016

«Timea a beaucoup bossé pour revenir à son meilleur niveau»

Dimitri Zavialoff, le coach de Timea Bacsinszky, évoque le travail lors des derniers mois. Et parle aussi d’avenir.

Une demi-finale à Miami, précédée surtout par trois grosses victoires sur Ana Ivanovic, Agnieszka Radwanska et Simona Halep, a confirmé le retour au premier plan de Timea Bacsinszky. Rien de tel pour que sa blessure au genou du mois d’octobre ne soit plus qu’un mauvais souvenir. Rien de tel pour valider une certitude: la Vaudoise ne se retrouve plus qu’à quelques encablures du tennis qui lui avait permis, la saison dernière, de remporter deux titres WTA et de disputer notamment les demi-finales de Roland-Garros et les quarts à Wimbledon. «Elle s’en rapproche, c’est sûr», admet Dimitri Zavialoff.

Pour la côtoyer depuis trois ans et pour l’avoir soutenue durant toute sa reconstruction, son entraîneur est bien placé pour mesurer le chemin parcouru par sa protégée, actuel No 17 WTA. «Sans toutefois que l’on ait à lui fixer un objectif en termes de temps, Timea a beaucoup bossé pour en arriver là. Son parcours à Miami n’est pas dû au hasard. Et même si l’on avait senti qu’elle progressait à chaque entraînement, ça a été une jolie surprise.»

Une sorte de récompense, aussi, qui démontre que le travail a été bien fait ces dernières semaines. «Après la blessure, il a fallu relativiser, reprend «Dim». Nous avons tout de suite tracé une feuille de route pour permettre à Timea de retrouver au mieux ses aptitudes. A son retour, la pression des résultats était tout autre. Il y avait donc des choses à essayer, à explorer dans son tennis. Un pépin physique ne tombe jamais bien, mais celui-ci nous a donné l’opportunité de voir pourquoi il était venu à ce moment-là, de tenter de comprendre pourquoi c’était arrivé. Après, il est clair que pour tout sportif de haut niveau, c’est compliqué d’être privé de compétition…»

Appuyer sur le frein

Et si Timea Bacsinszky la battante a dû prendre sur elle – «Nous avons beaucoup discuté, car nous n’étions pas toujours sur la même longueur d’onde, ce qui est normal», confirme Dimitri Zavialoff – elle a eu le mérite de ne pas bousculer les choses. Elle qui avait dit et répété que son retour au premier plan exigerait de la patience a fini par trouver sa récompense dans la touffeur de la Floride. Au meilleur moment peut-être, avant le gros enchaînement printemps-été. Preuve que le labeur paie. Preuve, aussi, que son appétit est intact. Mais celui-ci aurait pu lui jouer des tours!

«Nous avons parfois dû la freiner, reconnaît son coach. Timea est une compétitrice, elle a faim, mais il y a des choses qu’elle ne pouvait pas faire tout de suite. C’était à nous, son équipe, de lui donner le feu vert petit à petit. Là, elle a grappillé, grappillé, au point de pouvoir quasiment tout faire désormais. Maintenant, elle doit pouvoir répéter les efforts. Or cela ne vient pas du jour au lendemain. C’est en disputant des tournois et en avançant dans les tableaux qu’on y parvient. Elle est sur la bonne voie, oui, et c’est de bon augure, mais il faut continuer à travailler…»

Des marches à gravir

Ça tombe bien: épatante de par sa force de caractère, la Vaudoise, No 2 helvétique, 27 ans le 8 juin prochain, ne va pas relâcher ses efforts pour se rapprocher de son meilleur niveau et, partant, du top 10 qu’elle a fréquenté quelques jours durant en 2015. Mieux, elle devrait encore redoubler d’efforts. Avec la Fed Cup et la saison sur terre battue, les objectifs ne manquent pas. «Mais nous n’avons jamais vraiment fonctionné en termes d’objectifs, souligne Dimitri Zavialoff. Le seul but est que Timea préserve un équilibre, qu’elle continue d’avancer et qu’elle réalise ce qui lui manque pour gravir les prochaines marches. Nous allons donc essayer de l’aider à les franchir. Si de belles victoires devaient l’accompagner, on sera content pour elle…»

Philosophe et prudent, celui qui avait réussi à amener Stan Wawrinka du Gros-de-Vaud jusqu’au top 10 ATP en quelques années demeure fidèle à lui-même en refusant de s’enflammer. Mais ne vous y méprenez pas: l’intéressé est bien conscient que Miss Bacsinszky, connue pour ne «pas avoir de limites», a tout pour (re)faire peur à ses adversaires. (24 heures)

Par Arnaud Cerutti

(Créé: 05.04.2016, 17h11)

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